Depuis plusieures années maintenant, l’investissement socialement responsable est un domaine clé pour de nombreuses associations et fondations qui cherchent à s’assurer que leurs investissements sont alignés sur les objectifs fondamentaux de leur mission. Une étude de la société Newton révèle que la majorité (62%) des 93 associations questionnées dans le cadre d’une enquête menée en 2017, ont classé les facteurs d’investissement socialement responsable comme très ou assez importants dans la gestion de leurs portefeuilles d’investissement.
Traditionnellement, les associations choisissent souvent de suivre une approche d’investissement socialement responsable, qui consiste à appliquer des “filtres” pour éviter des secteurs entiers. Cette politique d’investissement consiste à exclure, par exemple, des secteurs tels que l’alcool, l’armement ou la pornographie, qui seraient normalement exclus pour des raisons morales ou religieuses.
Mais depuis peu, les associations semblent se préoccuper de nouveaux problèmes, notamment celui du changement climatique et des risques qu’il présente pour notre planète. Ainsi certaines associations envisagent parfois d’exclure des industries polluantes et plus précisément les énergies fossiles. Ces énergies fossiles peuvent être définies comme les énergies produites à partir de roches issues de la méthanisation d’êtres vivants morts et enfouis dans le sol depuis des millions d’années, comme le gaz naturel, le pétrole ou le charbon. Ces énergies ne sont pas renouvelables et ne sont présentes sur terre qu’en quantité limitée, leur reconstruction naturelle demandera des millions d’années. L’exploitation de ces combustibles fossiles est à l’origine de dégâts environnementaux comme la production de gaz à effet de serre. Cette utilisation massive des énergies non renouvelables cause un important déséquilibre du cycle carbone, ce qui entraîne une hausse du réchauffement climatique.
La même étude citée ci-dessus révèle que 17% des associations interrogées avaient introduit une politique d’exclusion des énergies fossiles, contre seulement 4% en 2015. Cependant, il faut noter qu’ exclure les énergies fossiles est beaucoup plus difficile car ces énergies couvrent une gamme beaucoup plus large d’entreprises, et donc les options de désinvestissement sont plus complexes et variées.
Il faut cependant noter que l’exclusion de secteurs entiers n’est pas forcément la meilleure approche pour satisfaire une politique d’investissement responsable. En effet une telle approche peut potentiellement affecter négativement les performances d’un fond, même si cela répond aux préoccupations éthiques de certaines associations. De nombreuses études ont depuis révélé que, l’adoption d’une politique stricte d’exclusion réduit généralement les rendements des investissements. Dans ce contexte, il y a eu un intérêt croissant ces dernières années pour une nouvelle approche de l’investissement responsable. Plutôt que d’éviter certains secteurs, cette nouvelle approche de l’investissement responsable utilise l’analyse environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) afin d’identifier les entreprises intègrant ces critères de développement durable dans leurs activités et stratégies.
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Depuis les années 1970, plus de 2 000 études académiques ont été publiées sur le lien entre les facteurs ESG et la performance financière. La grande majorité de ces études ont montré que l’intégration de l’analyse ESG dans le processus d’investissement a permis d’améliorer la performance financière des entreprises à long terme. Une approche réellement active et intégrée répond à la demande croissante des associations et fondations pour la recherche d’investissements compatibles avec leurs missions.