Selon un dernier rapport d’une grande banque anglaise, les investissent des associations et des fondations s’élèvent à près de 9 milliards de livres sterling par le biais de dotations, de réserves, de fonds de pension et d’autres investissements – générant des rendements nécessaires au soutien de leurs objectifs. Cependant, l’atout le plus précieux d’un organisme caritatif reste sa réputation auprès du public. Sans réputation, il n’y a plus de donateurs, particuliers ou institutionnels. Le Royaume Unis a été récemment secoué par un scandal liant l’investissement de L’Eglise anglicane dans la plus grosse société de prêts sur salaire du pays, Wonga, une société qu’elle dénonçait elle-même. Ce scandal a été suivi par l’exposé des investissements d’une autre association, Comic Relief, dans les sociétés de tabac, d’alcool et d’armes et l’annonce de la perte de Greenpeace d’environ 3 millions de livres sterling due à la spéculation sur les devises.
Les organes de gestion d’une association ou d’une fondation doivent être très attentifs portefeuille d’investissement de leur organisation pour éviter les investissements contraires aux buts poursuivis et favoriser ceux qui les soutiennent sans remettre en cause la rentabilité financière. Il est important de se rappeler que les investissements peuvent également avoir un impact social positif, en aidant une association ou une fondation à atteindre ses objectifs de la même manière que les subventions, les campagnes ou les campagnes de financement.
Il n’y a pas de formule magique pour éviter totalement les risques d’investissement, cependant, ces trois étapes peuvent aider les organes de gestion des associations et fondations à se conformer aux meilleures pratiques:
Comprendre vos investissements actuels
Le point de départ essentiel est de comprendre exactement ce qui est dans votre portefeuille d’investissement. Dans le cadre de la gestion moderne des actifs, les conseillers en placement et les gestionnaires de fonds encouragent les investisseurs à diversifier leurs placements dans des domaines tels que les fonds OPCVM, les capitaux privés, les fonds d’infrastructures, les fonds spéculatifs, etc….
Vos conseillers peuvent vous aider à générer des rendements à long terme, mais ils emmènent également une certaines complexité due au fait que les investissements réalisés peuvent être cachées par des structures intermédiaires. C’était le cas de l’investissement de l’Église anglicane dans Wonga qui avait été réalisé indirectement par l’intermédiaire d’un «fonds de fonds», qui avait investi dans un fonds de capital-risque américain qui lui-même avait co-financé le lancement de Wonga. La première étape clé de votre processus d’examen est donc de demandez donc à vos conseillers et gestionnaires de fonds d’expliquer tous les investissements sous-jacents de votre portefeuille.
Trouver un équilibre
La deuxième étape cruciale pour les responsables d’une association ou d’une fondation est de décider d’un certain équilibre entre la mission de celle-ci et ses objectifs d’investissement. Par exemple, l’Église anglicane, a comme principe de déconseillé d’investir dans les sociétés qui réalisent plus de 3 % de leurs bénéfices dans la pornographie, 10 % dans la défense et 25 % dans des activités relatives à l’alcool, les jeux d’argent et impliquant des taux d’intérêt élevés.
Au Royaume Unis, la Commission des Trustees stipulent que les organisations caritatives doivent obtenir le meilleur rendement ajusté au risque de leurs placements et que les trustees doivent établir des objectifs financiers clairs et éviter les investissements “risqués associés à leur mission caritative”.
Dans cette optique, il existe désormais sur le marché un nombre fonds de placement sociaux, environnementaux, éthiques, ou de développement durable qui offrent une gamme d’investissement responsable et peuvent générer des rendements identiques ou supérieurs au rendement des fonds traditionnels.
Personnalisez votre approche
La dernière étape consiste à décider quelle stratégie d’investissement socialement responsable correspond le mieux à votre organisation. Historiquement, l’investissement éthique a été compris comme étant un investissement d’exclusion, c’est à dire que l’investisseur prenait la décision de ne pas investir dans des entreprises ou des secteurs particuliers. Cependant, cette vision a depuis évolué. Il y a aujourd’hui quatre façons de mettre en pratique l’investissement responsable:
- Exclusions sectorielles ou normatives: consiste à éviter les secteurs ou les entreprises qui s’opposent à votre mission caritative.
- Inclusions sectorielles ou normatives: implique la sélection des secteurs ou des entreprises qui aident à réaliser votre mission caritative.
- L’engagement actionnarial: implique l’utilisation de votre influence (souvent avec d’autres investisseurs) pour changer les comportements négatifs des entreprises dans lesquelles vous pouvez être investi.
- L’approche thématique: implique soit de privilégier le « best in class » (les entreprises les plus vertueuses de leur secteur d’activité), soit d’investir exclusivement (ou presque) dans des entreprises actives dans des domaines précis.
Il existe de nombreux exemples d’associations ou de fondations en france qui utilisent plusieurs de ces pratiques.
Une réflexion sur « 3 actions à prendre pour une association ou une fondation qui veut investir de façon socialement responsable (ISR) »