Vous êtes une association mais n’êtes pas certain de quels impôts vous devez payer ? Pour vous aider, voici quelques explications. La première question à vous poser est quels sont les impôts auxquels les associations peuvent être soumises puis la question suivante est relative à la gestion de votre association. Contactez nous si vous désirez recevoir un guide plus complet.
1- A quels impôts les associations peuvent-elles être soumises ?
Il y a deux catégories d’impôts à considérer. Premièrement les impôts non commerciaux puis les impôts commerciaux.
1- Les impôts non commerciaux
Les impôts non commerciaux incluent la taxe foncière, la taxe d’habitation, la contribution à l’audiovisuel, la contribution sur les revenus locatifs (CRL), la taxe sur les salaires et la taxe sur les véhicules des sociétés (TVS). Comme nous verrons ci dessous, les associations sont en principe exonérés de l’impôt sur les sociétés. Cependant, les revenus de leur patrimoine ou le placement de leur trésorerie peuvent les amener à devoir des impôts.
Taxe foncière
La taxe foncière est un impôt local dû tous les ans par le propriétaire d’un bien immobilier. Une association doit donc payer les taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties.
Cependant, sont exonérées :
- les associations ou unions diocésaines propriétaires d’un bâtiment affecté à l’exercice du culte ;
- les associations syndicales de propriétaires d’immeubles d’habitation partiellement ou totalement détruits par la guerre.
Taxe d’habitation
La taxe d’habitation (TH) est un impôt s’appliquant à chaque personne (propriétaire ou locataire ou occupant à titre gratuit) disposant d’un bien immobilier. Les associations sont redevables de cette taxe si elles occupent des locaux meublés à usage d’habitation ou servant à l’administration générale, et si ces locaux ne sont pas pris en compte pour la cotisation foncière des entreprises. Attention si votre association loue des locaux ou logements pour héberger, à titre temporaire, des personnes, ces locaux seront imposables.
Contribution à l’audiovisuel
La redevance audiovisuelle appelée communément redevance télé est devenue depuis 2009 la contribution à l’audiovisuel. Celle ci se paye en même temps que la taxe d’habitation. Donc si votre association possède un téléviseur, elle est redevable de la contribution à l’audiovisuel. Cependant, sont exonérées les associations caritatives qui hébergent des personnes en situation d’exclusion.
Contribution sur les revenus locatifs (CRL)
Les associations, propriétaires bailleurs de locaux professionnels ou d’habitation, qui louent des locaux en France, doivent payer la contribution sur les revenus locatifs. Les loyers sont exonérés dans les cas suivants:
- les locaux loués à vie ou à durée illimitée ;
- les locaux dont les revenus de location ne dépassent pas 1 830 euros annuels par local ;
- les locaux loués à l’Etat ou aux établissements publics nationaux scientifiques, d’enseignement, d’assistance ou de bienfaisance ;
- les locaux loués à des organismes gestionnaires de foyers de personnes âgées agréés ou de centres d’hébergement et de réadaptation sociale agréés.
Taxe sur les salaires
Si votre association a des employés, elle sera redevable de la taxe sur les salaires si elle n’est pas assujettie à la TVA ou si 90 % de votre chiffre d’affaires n’est pas assujetti à la TVA. Il existe cependant un abattement de 20 304 euros sur le montant annuel de la taxe sur les salaires. Sont exonérées les salaires versés durant six manifestations de soutien ou de bienfaisance. Au-delà de six manifestations, la taxe est due.
Taxe sur les véhicules des sociétés (TVS)
Si votre association n’est pas constituée sous forme de société (syndicat par exemple) elle n’est pas redevables de la taxe sur les véhicules des sociétés.
2- Les impôts commerciaux
Si votre association réalise des activités similaires à celles d’une entreprise commerciale ou a une gestion intéressée (voir plus loin), elle est soumise aux impôts commerciaux. Toutefois, vous pouvez bénéficier d’exonérations.
La TVA
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect général inclus dans les prix de vente de biens ou de prestations de services et payé par les consommateurs. Les associations qui effectuent des livraisons de biens ou des prestations de services à titre onéreux et de manière indépendante, sont soumis à la TVA. Il existe des exonérations que vous pouvez retrouver ici.
L’impôt sur les sociétés
L’impôt sur les sociétés (IS) est un impôt calculé sur l’assiette des bénéfices réalisés par une entreprise assujettie ayant son activité commerciale habituelle en France. Donc si votre association fait des opérations de caractère lucratif, elle sera soumise à l’IS. Il existe des exonérations que vous pouvez retrouver ici.
La contribution économique territoriale (CET)
La contribution économique territoriale (CET) est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010 qui a remplacé en France la taxe professionnelle à partir du 1 janvier 2010 . Attention si votre association est exonérée d’impôt sur les sociétés en raison de sa gestion désintéressée et si les recettes d’exploitation encaissées au cours de l’année civile de votre association n’excède pas le seuil de la franchise de TVA, alors vous serez également exonéré de CET.
La taxe d’apprentissage
Votre association sera soumise à cette taxe si elle est passible de l’impôt sur les sociétés au titre de l’article 206 du code général des impôts (CGI, art. 224).
Mais comment déterminer si votre association est soumise aux impôts commerciaux?
2- Votre association est-elle soumise aux impôts commerciaux?
Le principe de base est qu’une association de la loi 1901 n’est pas soumise aux impôts commerciaux. Par impôts commerciaux, on entend impôt sur les sociétés (IS), TVA, contribution économique territoriale (CET). Voir plus haut, les Impôts commerciaux, pour plus de détail. Par contre si votre association exerce une activité lucrative, elle devient a ce moment passible des impôts commerciaux . Donc la première question a vous poser est relative à la gestion de votre association: a t’elle une gestion désintéressée?
1- La gestion de votre association est-elle désintéressée ?
Selon le Bofip-Impôts n°BOI-IS-CHAMP 10-50-10-20 relatif aux critères généraux d’appréciation de la non-lucrativité de l’activité commerciale des organismes privés autres que les sociétés, Le caractère désintéressé de la gestion d’un organisme est avéré si les conditions suivantes sont remplies :
- l’association est gérée et administrée à titre bénévole par des personnes n’ayant elles-mêmes, ou par personne interposée, aucun intérêt direct ou indirect dans les résultats de l’exploitation ;
- l’association ne procède à aucune distribution directe ou indirecte de bénéfice, sous quelle que forme que ce soit;
- les membres de l’association et leurs ayants droit ne peuvent pas être déclarés attributaires d’une part quelconque de l’actif, sous réserve du droit de reprise des apports.
2- Votre association a t’elle des employés ?
L’emploi de salariés par un organisme correspond à une méthode de gestion usuelle. Un organisme peut donc recourir à une main-d’œuvre salariée sans que cela ne remette en cause le caractère désintéressé de sa gestion. Cependant les conditions suivantes doivent etre respectees:
- réaliser un travail effectif,
- être rémunérés de façon non excessive par rapport aux usages constatées de leur profession,
- et ne pas être eux-mêmes dirigeants.
3- Cas des dirigeants recevant un salaire
Sous certaines conditions, l’administration peut tolérer que les dirigeants reçoivent des contreparties, sans que cela remette en cause le caractère désintéressé de l’association, si les conditions cumulatives suivantes sont remplies :
- le fonctionnement de l’association est démocratique avec l’élection démocratique régulière et périodique des dirigeants et un contrôle effectif sur la gestion de l’organisme effectué par les membres de l’association.
- les contreparties sont déterminées de façon transparente,
- si la rémunération brute mensuelle totale versée à chaque dirigeant, de droit ou de fait, n’excède pas les trois quarts du SMIC.
4- Association en concurrence avec le secteur marchand
Attention si votre association a une gestion désintéressée, mais que celle-ci entre en concurrence avec des entreprises du secteur marchand, elle sera alors soumise aux impôts commerciaux. Que signifie concurrence ? attention le critère est subjectif. Il sagit ici de savoir si une personne peut s’adresser indifféremment à l’association ou à une entreprise pour obtenir un même service. Un critère de lieu géographique d’exercice est donc utilise et l’evaluation de l’activité est faite sur la base d’un faisceau d’indices (la règle des 4 P) d’importance décroissante :
- Le « Produit » proposé vise-t-il à satisfaire un besoin qui n’est pas pris en compte par le marché ou qui l’est de façon peu satisfaisante ?
- Le « Public » : s’agit-il d’actes payants réalisés principalement au profit de personnes justifiant l’octroi d’avantages particuliers au vu de leur situation économique ?
- Le « Prix » : les efforts consentis par l’association pour faciliter l’accès du public, notamment par des prix nettement inférieurs, se distinguent-ils de ceux accomplis pas les entreprises commerciales ?
- La « Publicité » : l’association a-t-elle recours à des méthodes de nature commerciale pour promouvoir son action ?
5- Exonération
Votre association peut réaliser des activités lucratives accessoires et continuer à bénéficier du dispositif de l’exonération d’impôts commerciaux si elle respecte trois conditions cumulatives :
- la gestion de l’association doit rester désintéressée ;
- ses activités non lucratives doivent rester significativement prépondérantes ;
- le montant des recettes d’exploitation encaissées au cours de l’année civile au titre des activités lucratives ne doit pas excéder une certaine limite. Pour 2016, la limite de la franchise est de 60 601 €.
Voir aussi:
Un association peut-elle faire l’objet d’un contrôle fiscal ?
Mon association est-elle soumise à la nouvelle loi anti-fraude TVA?
Une réflexion sur « Quels impôts pour les associations ? »