On assiste a une professionnalisation de l’activité des associations et des fondations (règles de gouvernance, transparence, contrôle), qui recherchent des profils de plus en plus variés et de haut niveau (informatique, juridique, comptabilité). Comment gérer les ressources humaines dans une association ? Une fondation comme le Secours Catholique, avec ses 1000 salariés et ses 63 000 bénévoles, doit-elle être gérée comme une multinationale ? Malheureusement, on peut constater que les associations qui refusent de sacrifier leurs valeurs aux méthodes imposées par le marché s’appauvrissent et disparaissent.
Doit-on, comme dans le privé, utiliser des méthodes quantitatives pour mesurer et valoriser le travail et offrir un cadre très structuré ou au contraire doit-on se différencier en offrant au contraire un cadre plus libre, avec plus de marge de manoeuvre pour s’épanouir, en donnant plus de sens, plus de confiance, plus de solidarité, plus de gratuité, plus d’affectif. Les avis sont partagés. Rappelons que le droit du travail s’applique aux associations et qu’au delà de 50 salariés, la loi impose des dispositifs.
Les ressources humaines pour une association, sont de nature plus variées que pour une entreprises. Dans une entreprise on a des dirigeants, des salariés et des prestataires. dans une association on a des dirigeants, des salariés, des membres, des bénévoles, des donateurs, des prestataires, des personnes qui viennent dans le cadre de mécénat de compétence, des parrains, des volontaires du service civique, voir des condamnés à des travaux généraux etc…
Le gestion des bénévoles est la plus problématique (poste et tâches souvent mal définis, écart d’âge important entre bénévole et bénéficiaire, pas de rémunération, peu de prise en compte des aspirations du bénévole, peu de valorisation de leur travail). Mais la gestion des salariés pose également des problèmes (écarts de salaire avec le privé, jeunes de plus en plus diplômés et ambitieux). Le personnel attend un cadre cohérent et correctement géré, mais doit-on s’inspirer des méthodes jugées efficaces mais inhumaines du privé ? Les bénévoles sont-ils au service des salariés ou le contraire ?
Il faut tenir compte du profil, certains bénévoles sont là depuis 30 ans et sont plus difficile à professionnaliser que les jeunes du privé rompu au management par projet. Le second problème lié aux aspirations de fond. Par définition, la personne qui s’oriente vers le monde associatif veut aider les autres, pas chercher des subvention ou du financement, les yeux rivés sur son CRM Salesforce.
Quelque soit la stratégie adoptée, Internet permet de sensibiliser et de recruter des talents plus facilement, de diffuser en temps réel les opportunités en décrivant précisément pour chaque besoin, le projet, la mission, le poste et ce que le bénévole a à y gagner, à condition de savoir s’en servir. Les plateformes spécialisées dans la gestion des associations et des fondations, et en particulier les CRM, vont rapidement devenir indispensables pour intégrer la complexité de l’écosystème propre au monde associatif.